« l’ennemi de mon ennemi est mon ami », tel était le motto des américains et soviétiques à l’heure de s’unir pour vaincre les nazis lors du 2nd conflit mondial. Dès la fin de la guerre, leurs divergences sont mises en exergue et ont enclenché une période de 40 ans où le monde allait se diviser en 2 blocs.

Tout comme la quête de l’espace ou les recherches scientifiques, le sport est donc devenu, pour les 2 blocs, un outil de diplomatie et un moyen d’affirmer sa puissance, ce qu’on appelle aujourd’hui communément le « soft power ». On estime que les Jeux d’Helsinki en 1952, 1ère édition avec un classement entre pays, sont le point de départ de cette affrontement politique indirect : par exemple, à cette époque, il est décidé que le CIO américain doit être utilisé comme outil de propagande et l’URSS, quant à elle, décide de participer pour la 1ère fois aux Jeux, jusque là jugés trop bourgeois et capitalistes.
Ainsi, les plus grandes compétitions sportives internationales, Jeux Olympiques en tête, deviennent « terrain de guerre » : les résultats des matchs de sports collectifs ou les performances individuelles avec la quête de records, illustrent alors la puissance d’un Etat. Les exemples les plus marquants lors de cette époque sont :
- la finale de basketball aux JO de Munich en 1972, remportée par le plus petit des écarts et adjugée aux Soviétiques.
- la finale de hockey sur glace à Lake Placid en 1980, remportée au terme d’un match épique par les Américains.
- Ces deux affrontements mythiques ont d’ailleurs fait l’objet de films, bien évidemment d’une production russe pour la finale de 1972 et une production américaine pour la finale de 1980.
A la suite de la victoire de 1980, preuve que cette victoire n’était pas que sportive, l’entraîneur de l’équipe américaine dira « Cela prouve que notre mode de vie est le bon », moment où les tensions entre les deux blocs étaient à leur paroxysme (période de la “Guerre Fraîche”), avec notamment le boycott des éditions Olympiques d’été de 1980 et 1984.
Sur la période de la Guerre Froide (1952-1988), l’URSS remporte 15 Olympiades contre 6 pour les Etats-Unis. Lors de ce conflit, on peut relever différentes manières pour les deux blocs d’influer sur le sport :
- Candidature et accueil de compétitions internationales.
- Utilisation des moyens de communication et des réseaux de renseignement pour affaiblir et dévaloriser le modèle ennemi.
- Recrutement sportif (athlètes et entraîneurs) du bloc opposé par un encouragement à la dissidence.
- Organisation de rencontres sportives avec des pays de l’autre bloc : exemple le plus connu est la diplomatie du ping-pong sous le règne de Nixon, avec la Chine.
- Utilisation du boycott : le fait de ne pas aller à une compétition internationale pour montrer son désaccord politique/idéologique (ex : 1980 et 1984).
Cette arme qu’est l’exposition universelle du sport, peut aussi nuire à l’image de ces deux puissances, avec l’élévation des voix discordantes contre les régimes en place avec l’exemple du match de water-polo Hongrie vs URSS en 1956 ou encore des poings levés des sprinters américains en 1968.
Relayé par les médias à l’échelle mondiale, le sport est devenu support d’affrontement idéologique et politique fondamental : les victoires font alors preuve de toute puissance. Dans le bloc de l’Est, le sport est un appareil d’état, c’est-à-dire une manière de former les corps ET les esprits avec un recrutement dès le plus jeune âge, une discipline militaire, une utilisation accrue du dopage (exemple des athlètes en RDA) pour une maximisation des performances. Pour autant, il faut se méfier de notre connaissance occidentale et éconduire notre naïveté sur l’apparente propreté des athlètes du bloc de l’Ouest.
Dans une période exacerbée par des affrontements idéologiques entre pays, la Guerre Froide semble être le parfait exemple de l’usage du sport à des fins politiques.
Source : podcast Canopé
Clara




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