Christine Le Gall : Stagiaire à la Protection Judiciaire de la Jeunesse.
Dans le cadre de notre série portant sur la présentation des étudiants du master 1 et de leurs expériences de stage, nous sommes allés à la rencontre de Christine pour découvrir sa vision des choses sur son stage à la PJJ.
Bonjour Christine !
Peux-tu te présenter brièvement et nous expliquer ton choix pour le master DISC ?
J’ai obtenu un bac scientifique dans le lycée Notre-Dame de Guingamp (en Côtes d’Armor), avec une option aéronautique (apports théoriques sur l’aéronautisme et le pilotage d’avion sur simulateur et en vol réel).
J’ai toujours eu un grand attrait pour les activités physiques et sportives, c’est pourquoi je suis rentrée en STAPS à Saint-Brieuc, sans vraiment avoir de projet professionnel défini. J’ai validé ma Licence Education Motricité avant de me lancer avec hésitations dans le master MEEF EPS (sur Rennes). J’ai bien vite compris que la routine d’un professeur d’EPS ne me correspondait pas et que je voulais travailler avec un autre public. Je me suis donc réorientée vers le Master DISC après avoir validé ma première année de Master MEEF EPS.
En parallèle, je suis très dynamique sur le plan associatif. J’aime beaucoup monter des projets innovants : développement du sport féminin au sein de mon club, participation au raid-aventure Europ’Raid en 2018. Avec mon association actuelle, Human’STAPS, on organise des missions de bénévolat sportif dans des bidonvilles indiens. On peut dire que je ne m’arrête jamais… C’est ces expériences qui m’ont permis d’affiner mon projet professionnel pour l’orienter vers un métier liant l’activité physique et sportive et le domaine social.





Quelques photos d’Emmanuelle et Christine lors de leur mission de bénévolat sportif dans les bidonvilles indiens avec leur association Human’STAPS (2019).
Où effectues-tu ton stage? Pourquoi ce choix ?
Je suis en stage avec Maxime, au sein de l’Unité Éducative d’Activités de Jour (UEAJ) de Rennes, qui dépend de la Protection Judiciaire de la Jeunesse (PJJ) et qui s’occupe donc de jeunes sous mandat judiciaire. J’ai choisis ce lieu de stage parce que c’est un public qui m’attire particulièrement. Ce sont des jeunes souvent « mal vus » qui sont qualifiés de « difficiles » et qui pourtant ont beaucoup de potentiel. C’est un public souvent délaissé, mais qui mérite qu’on s’intéresse à lui et qu’on l’aide pour faire réussir chacun de ses jeunes. Ce stage est donc l’occasion de les rencontrer et de comprendre le fonctionnement d’une unité de la PJJ pour leur réinsertion.
Est-il en lien avec ton projet professionnel ? Si oui, en quoi ? Quelles compétences penses-tu qu’il va t’apporter ?
Oui tout à fait puisque j’envisage potentiellement de passer le concours d’éducateur PJJ. Il me permet donc de valider, ou non, ce projet professionnel. Ce stage va avant tout me permettre de découvrir un public que je connais peu et m’adapter à celui-ci. Ce sont des jeunes qui ont chacun un vécu bien spécifique et il est donc primordial d’apprendre à s’adapter pour pouvoir proposer des activités et avoir des interactions qui correspondent aux attentes du jeune. Cela va aussi m’apporter des connaissances juridiques.
Ce stage te donne-t-il des idées pour le travail de mémoire à rendre en M1 et/ou en M2 ?
Oui, j’aimerais m’intéresser à la question du sport comme outil de réinsertion chez les jeunes sous mandat judiciaire. Étudier en quoi le sport peut aider ces jeunes, par quels moyens, quels sont les biais, etc… Je pense que le sport peut beaucoup apporter mais uniquement s’il est utilisé comme outil pour ces jeunes et réfléchi selon des objectifs pour chacun.
Quelles sont tes missions ? Est-ce que cela correspond à tes attentes ? As-tu eu des surprises ?
Je suis essentiellement sur de l’observation. D’abord j’ai appris le fonctionnement de l’unité, les emplois de temps, quelques informations sur certains jeunes pour éviter de dire des choses blessantes ou inappropriées. Ca peut paraitre évident mais parfois des réflexions banales peuvent envenimer une situation. C’est une nouvelle expérience avec un public qui ne fait pas toujours bien la différence entre leurs amis et leurs « responsables », encore plus quand on est stagiaire d’une vingtaine d’années. Ensuite, comme je le disais, on est constamment dans le « faire-avec » donc on pratique en même temps qu’eux. On les accompagne sur d’autres modules que le sport, ce qui permet aussi de bien les connaître, d’échanger plus facilement et de mieux les aiguiller sur leur réinsertion. Enfin, vu que nous sommes deux stagiaires du master à être en stage au même endroit, Maxime et moi allons essayer de mettre en place une activité spécifique ou alors un programme un peu spécial avec les jeunes. C’est encore au stade de projet pour le moment.
J’ai été agréablement surprise des interactions avec les jeunes, je m’attendais à des rapports plus difficiles et moins développés et finalement pas du tout. Comme quoi, beaucoup de choses sont de l’ordre des représentations sociales. Ce sont des jeunes avec qui on peut discuter facilement, il suffit d’apprendre à les connaître sans être intrusif pour ensuite créer de véritables liens avec eux, ce que la pratique sportive semble permettre.
As-tu un rendu spécifique à fournir à la structure d’accueil et/ou de formation ?
Comme tous les étudiants de la classe, j’ai un rapport de stage à fournir à notre enseignant référent. En revanche nous n’avons pas de travail à rendre à la structure. Cependant tous les membres de l’équipe nous ont fait savoir que les retours des stagiaires sur leur expérience au sein de l’unité étaient très privilégiés, car ils leur permettent de se rendre compte de certaines pratiques en vue de les améliorer ou de les faire évoluer. On ne s’est pas encore réellement concertés à propos de ça avec Maxime, mais je pense que l’on va leur transmettre une sorte de rapport personnalisé sur nos observations, nos impressions, etc. Nous faisions beaucoup de « point stage » avec notre tuteur et la responsable de la structure sur notre expérience, son déroulé, nos attentes, etc. Ce rapport sera aussi l’occasion de synthétiser ces échanges d’informations.
Les liens avec la formation, quels apports pour toi ?
Ce stage permet tout simplement de lier le terrain à la théorie. On a eu plusieurs cours sur ce type de public et c’est donc tout à fait pertinent de découvrir ce qui se passe sur le terrain, les ressemblances et les différences avec les apports théoriques que l’on a pu avoir. Ça permet aussi de visualiser certaines normes sociales par le biais des comportements, des interactions, etc. C’est donc très enrichissant.
Pourquoi recommanderais-tu ton stage à d’autres étudiants ? Pourquoi pas ?
Je recommanderai tout à fait ce stage. L’accueil dans la structure est vraiment top et le personnel est à l’écoute. L’équipe en place est très dynamique et il y a une réelle volonté de travail avec ces jeunes pour les pousser à réussir, même si parfois ça ne marche pas. C’est un cadre très intéressant pour découvrir ce public puisqu’on leur laisse beaucoup d’autonomie tout en leur permettant d’avoir de l’aide pour leur projet professionnel futur, les formations qu’ils peuvent faire, etc.
Merci pour tes réponses !
Vous pouvez retrouvez Christine sur sa page LinkedIn et suivre les aventures de son association « Human’STAPS » sur Facebook.
Propos recueillis par Maxime


super je suis surprise je ne m’attendais pas è cela
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