Dans le cadre de la série d’articles sur les micro-projets présentés par les étudiants du master DISC, nous sommes allés à la rencontre de Lou, Léa, Margaux, Aliénor, Chahira et Laura qui ont répondu à nos quelques questions à propos de leur micro projet qu’elles ont créé: “Ailes d’abord”.
Est-ce que vous pouvez nous présenter votre micro-projet ?
Notre micro-projet tel qu’il a été constitué est un projet à destination des femmes victimes de violences conjugales. Cependant, au vu de la difficulté de ne composer qu’avec un public exclusivement féminin et victime de violences conjugales, nous nous sommes orientées vers un public moins spécifique.
Notre projet s’adresse donc à des femmes en situation de précarité sociale et financière.
Nous leur proposerons donc un cycle sportif avec pour vocation de développer des compétences psychosociales (estime de soi, confiance en soi, cohésion sociale, etc…) en partenariat avec des associations comme “Declic femmes”, association accueillant des femmes de tous horizons, mais également des femmes habitant dans les quartiers rennais près de Kennedy.
Ce cycle sportif sera défini en co-construction avec l’association choisie et son public.
Nous avons fait le choix de nommer notre micro-projet “Ailes d’abord”. “Ailes” dans la sonorité ramène au pronom “Elles” et ce jeu de mot avec « Ailes » définit la liberté et la volonté de libérer ces femmes. Nous avons ajouté à cela le mot « d’abord » car il était primordial pour nous de mettre en avant la nécessité de s’occuper en priorité du genre féminin qui s’avère délaissé dans notre société.
Quels sont les objectifs de votre projet ?
En premier lieu, la mise en place d’événements sportifs ponctuels pendant l’année avec ces femmes que nous aurions rencontrées en amont. La conception d’un programme d’activités physiques en co-construction avec celles-ci nous semblait capital pour rencontrer et connaître les participantes, mais également pour analyser et appréhender leurs besoins, afin de proposer un programme d’activités physiques le plus adapté.
Par ces activités, nous visons le développement de compétences psychosociales comme l’estime de soi, la confiance en soi, la communication verbale et non verbale, le bien être physique et mentale etc. L’apprentissage de la langue de manière ludique est aussi un objectif pour notre micro-projet, elle permettra une réelle insertion de ces femmes tant dans notre programme que dans leur vie en France.
Enfin, l’échange est au cœur de notre projet, notamment autour des cultures de chacune des femmes présentes lors de nos actions. Nous avons réfléchi à des échanges culinaires notamment où chacune d’entre elle amènerait une spécialité culinaire propre à sa culture et nous permettrait d’avoir des temps d’échange informels avec elles autour de mets variés.
Avez-vous rencontré des difficultés ? Comment les avez-vous surmontées ?
Nous avons rencontré plusieurs difficultés notamment dans la recherche de structures, d’où notre changement de direction en ce qui concerne le public et les structures qui pourraient nous aider à mettre notre projet en place.
La seconde difficulté rencontrée est celle qui affecte tout le monde, le contexte sanitaire dans lequel nous sommes, qui nous laisse peu de libertés et qui ralentit l’avancée de nos projets car ces derniers deviennent dépendant des annonces gouvernementales.
Nous essayons toutefois de nous projeter pour le bien de ce projet qui nous tient à cœur de mener, ainsi nous trouvons des alternatives et des adaptations dans notre plan d’action en prenant en compte les mesures sanitaires.
Quels sont les liens que vous voyez entre la formation et votre projet ? Apports, compétences, enseignements dispensés…
Notre projet, dans sa conception, rentre parfaitement dans le cadre de notre formation.
Tout d’abord, le choix du public n’est pas anodin, malgré qu’il ait été influencé par notre sensibilité commune pour ces femmes immigrées.
En effet, le public que l’on va être amené à rencontrer, de part la barrière de la langue pour certaines ou la grande précarité sociale et financière pour d’autres (souvent de pair), se retrouvent dans un pays, avec une culture et un mode de fonctionnement inconnu, pouvant amener certaines à se fermer socialement aux autres. Ainsi, le fait d’inclure ce genre de profil au sein d’un programme d’activités sportives permettrait de faire un lien entre ces personnes, créer des relations amicales et trouver un lieu où elles peuvent se retrouver dans la joie et la bonne humeur.
Ce projet permettrait donc d’inclure ces femmes dans la société française de manière ludique.
D’autre part, nous avons voulu donner à ce projet une dimension culturelle car pour nous, il ne s’agit pas d’incorporer à ces femmes une culture qui n’est pas la leur, mais seulement de les aider à la comprendre. Ainsi, il est important pour nous de créer un lieu d’échange culturel et des thèmes partagés par toutes, mais vécus différemment, l’exemple du domaine culinaire peut-être un moyen d’approche qui nous semble cohérent.
De plus, cet échange culturel nous permettrait de connaître davantage ces femmes car leur culture étant une partie d’elles, nous permet de les comprendre et également d’instaurer un climat de confiance avec elle.
Retrouvez-les sur https://www.instagram.com/ailes_dabord/


Laisser un commentaire