Sport For Development

Le Sport for Development se réfère à l’utilisation du sport et de l’activité physique comme outil pour apporter des changements positifs dans la vie des personnes et des collectivités.

Il est estimé que le sport a le potentiel de permettre d’atteindre les objectifs personnels, communautaires, nationaux et internationaux. Il est utilisé pour répondre aux challenges des crises humanitaires et au travail de développement des populations (éducation, employabilité, santé, bien-être, cohésion sociale ou encore l’inégalité dans la pratique sportive…) à l’échelle planétaire. Les acteurs sont divers : secteur privé, ONG, agences gouvernementales, média, grand public, organisations internationales ou encore agences des Nations Unies.

Schéma inspiré de celui du Conseil de la Jeunesse du Commonwealth

En France

Le « sport for development and peace » (SDP) est une expression anglo-saxonne que l’on pourrait traduire par « le sport pour le développement et la paix », cependant cette expression n’est pas vraiment utilisée en France, car le modèle d’analyse du sport y est différent. 

Il n’existe pas d’équivalent français, de traduction réelle pour le SDP car la façon de fonctionner française est bien plus cloisonnée que les modèles anglo-saxons par exemple. En effet, le sport for development n’est pas étudié en tant que tel car il est à la croisée de différents champs de recherche (santé, social, sport…). 

Le modèle français le plus proche est ce que l’on peut appeler le sociosport où le sport est utilisé comme outil et non une finalité. L’utilisation du sport comme outil de développement humain, de socialisation ou encore de pacification apparaît dans l’Hexagone, après chaque évènement bousculant l’ordre social (ex : émeutes, attentats…) et il est dépendant de la politique et du fléchissement du gouvernement face aux problématiques du moment.

Quelles organisations ?

Au plan international comme local, de nombreux acteurs utilisent le sport comme un moyen de développement et nous avons eu la chance d’en rencontrer quelques uns au cours de cette année. Bolivia Digna, le Cercle Paul Bert de Rennes et Play international sont tous des acteurs du “Sport for development” à différentes échelles. 

  • Play International est une ONG pionnière dans le secteur du Sport for development, elle a été fondée en 1999 avec une idée : le sport est une source de solutions pour répondre aux enjeux de la société. Ainsi Play international agit dans 6 zones prioritaires : l’Europe occidentale, les Balkans, l’Afrique de l’Ouest, l’Afrique de l’Est et dans l’Océan Indien. Dans toutes ces régions, l’ONG agit sur les champs de l’éducation pour tous, de la reconstruction psychique et psychologique après un traumatisme, de la prévention de comportements à risques et de l’apprentissage de la vie en société. Pour tout cela, Play International utilise le sport comme levier de changement social. 
  • Bolivia Digna est une organisation non gouvernementale qui est basée en Bolivie, son objectif est de promouvoir et de défendre les droits des enfants, adolescents et autres groupes sociaux vulnérables qui vivent en marge de la société. Les objectifs premiers sont d’offrir aux enfants des banlieues de la ville de Cochabamba un environnement sûr pour au moins une partie de la journée, de leur enseigner des habitudes d’hygiène, de leur enseigner les valeurs qui sont au coeur d’une société saine mais aussi de les décharger d’une partie des responsabilités afin qu’ils puissent s’épanouir…. Pour cela, la fondation équipe des salles de classe et fournit le matériel nécessaire pour les enfants. Mais en plus, elle fournit également aux enfants un goûter sain et de l’eau potable que tous n’ont pas à la maison. Ici, le sport est utilisé comme un moyen de captation pour les enfants afin de leur apprendre à prendre du plaisir tout en leur apprenant des gestes simples qui leur permettent d’avoir une meilleure hygiène de vie. 
  • Cercle Paul Bert est une association centenaire rennaise, présente sur les différents quartiers de la ville, qui propose des activités sportives, culturelles et des centres de loisir. Affilié à la Ligue de l’Enseignement, le CPB base sa philosophie sur des valeurs de laïcité, démocratie et solidarité. Au sein de cette association, deuxième club omnisport français avec plus de 12 000 licenciés, existe un pôle socio-sport dédié spécifiquement à l’idée de proposer une activité physique/sportive pour aider la personne à se développer d’un point de vue physique, humain, et social. Par exemple, le CPB a développé un programme en partenariat avec le centre pénitentiaire des femmes de Rennes (voir notre article sur la visite en prison).

Un outil prometteur mais …

Pour finir, nous aimerions vous proposer une approche un peu plus critique de l’objet qu’est le SDP en s’appuyant sur un article de Bruce Kidd, universitaire canadien, spécialiste de la question (Cautions, Questions and Opportunities in Sport for Development and Peace, 2011).

L’auteur nous explique que la multiplicité des acteurs et de leurs valeurs rend l’utilisation du sport comme vecteur de développement, inégale. Lorsque l’on observe ce qui se fait actuellement, on remarque que les programmes sont construits dans une communauté visée, avec des objectifs correspondant aux besoins des gens, liés à d’autres interventions, surtout dans le domaine de la santé et de l’éducation. Le problème est donc d’évaluer l’effet de ces programmes et la possibilité de les généraliser vers d’autres territoires.

De même, beaucoup de programmes sont pilotés de l’extérieur, sans consultation de la communauté. Les plus financés sont ceux du CIO ou des fédérations internationales, dont les objectifs sont beaucoup plus liés à la formation d’athlètes et la performance : sort de la logique du SDP et devient du sport pour le sport. 

Il est donc possible de s’interroger sur le pouvoir du sport en tant que vecteur idéologique. Il existe bien évidemment une connaissance historique sur l’utilisation politique de l’objet sport: l’exemple le plus notable étant l’affrontement des blocs occidentaux et soviétiques lors de la Guerre Froide. Le sport permet donc d’affirmer ses valeurs et ses identités : on peut se demander si finalement, le sport est un outil neutre ? 

Briac et Clara

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